Pas de technique, toute technique

Publié le 7 décembre 2025 à 14:19

Ma première découverte concernant les arts martiaux chinois a été la couverture d'un journal d'arts martiaux sur laquelle j'avais trouvé la photo de Jet Li, dans un de ses films. Par la suite, forcément, les films classiques de Hong-Kong, avec Jackie Chan et Sammo Hung...

Ma première découverte pratique s'est passé avec un livre sur la forme simplifiée de Tai Chi en 24 pas. J'essayais des mouvements sans trop comprendre ni le comment, ni le pourquoi de la méthode.

Avec le temps, j'ai vu et j' ai pratiqué un peu de différents styles: Xingyi Quan, Changquan, Baguazhang, Tai Chi, Wing Chun. Attention, je ne suis pas du tout un expert dans aucun de ces styles, j'ai surtout été curieux, enthousiaste et téméraire. Comment elle est belle, cette immense diversité des arts chinois!

Bajiquan est courageux et direct, Changquan est agile, acrobatique et élégant, Baguazhang tourne infiniment sans jamais perdre le centre, Xingyi Quan est masculin, fort, mais subtil, Tai Chi est caché, mystérieux, mais dévastateur. Les arts du Sud sont, pour la plupart, encrés, rapides, féroces, des arts autant posés que vigoureux. 

Pourtant, malgré mon amour pour les gouts et les arômes des arts martiaux, je me suis toujours retrouvé dans l'Yi Quan, l'art sans forme sans excellence. Pourquoi?

Les historiens et les pratiquants disent souvent que, lorsque maître Wang Xiangzhai a crée Yi Quan, il a réalisé une synthèse des meilleurs arts martiaux chinois. Mais je ne suis pas tout à fait de cet avis. Ce qu'il a cherché, je crois, n'était pas une synthèse, mais un retour à l'essence. 

Maître Wang a accepté et formé un grand nombre d'élèves qui avaient déjà une formation solide dans d'autres styles, ce qui peut expliquer pourquoi différentes lignées ont des apparences légèrement différentes dans leur pratiques. Toutefois, ça montre aussi que tout pratiquant a pu se retrouver dans cette matrice universelle.

L'Yi Quan entraîne, finalement et essentiellement, la posture et le mouvement du corps humain sous l'influence de l'esprit humain. 

Par la suite, on peut exprimer cet accomplissement sous n'importe quelle forme, soit-elle du Tai Chi, du Bagua, du Xinyi Liuhe ou du MMA.

Encore plus loin, l'Yi Quan, pour ceux qui s'y dédient, nous montre comment bouger librement, sans limite, sans intention. Lever une main, faire un pas en avant, tout est Yi Quan et Yi Quan est tout.

Pas de technique, toute technique, tout est inclus.

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