Pas de technique, toute technique

Ma première découverte concernant les arts martiaux chinois a été la couverture d'un journal d'arts martiaux sur laquelle j'avais trouvé la photo de Jet Li, dans un de ses films. Par la suite, forcément, les films classiques de Hong-Kong, avec Jackie Chan et Sammo Hung...Ma première découverte pratique s'est passé avec un livre sur la forme simplifiée de Tai Chi en 24 pas. J'essayais des mouvements sans trop comprendre ni le comment, ni le pourquoi de la méthode.Avec le temps, j'ai vu et j' ai pratiqué un peu de différents styles: Xingyi Quan, Changquan, Baguazhang, Tai Chi, Wing Chun. Attention, je ne suis pas du tout un expert dans aucun de ces styles, j'ai surtout été curieux, enthousiaste et téméraire. Comment elle est belle, cette immense diversité des arts chinois!Bajiquan est courageux et direct, Changquan est agile, acrobatique et élégant, Baguazhang tourne infiniment sans jamais perdre le centre, Xingyi Quan est masculin, fort, mais subtil, Tai Chi est caché, mystérieux, mais dévastateur. Les arts du Sud sont, pour la plupart, encrés, rapides, féroces, des arts autant posés que vigoureux. Pourtant, malgré mon amour pour les gouts et les arômes des arts martiaux, je me suis toujours retrouvé dans l'Yi Quan, l'art sans forme sans excellence. Pourquoi?Les historiens et les pratiquants disent souvent que, lorsque maître Wang Xiangzhai a crée Yi Quan, il a réalisé une synthèse des meilleurs arts martiaux chinois. Mais je ne suis pas tout à fait de cet avis. Ce qu'il a cherché, je crois, n'était pas une synthèse, mais un retour à l'essence. Maître Wang a accepté et formé un grand nombre d'élèves qui avaient déjà une formation solide dans d'autres styles, ce qui peut expliquer pourquoi différentes lignées ont des apparences légèrement différentes dans leur pratiques. Toutefois, ça montre aussi que tout pratiquant a pu se retrouver dans cette matrice universelle.L'Yi Quan entraîne, finalement et essentiellement, la posture et le mouvement du corps humain sous l'influence de l'esprit humain. Par la suite, on peut exprimer cet accomplissement sous n'importe quelle forme, soit-elle du Tai Chi, du Bagua, du Xinyi Liuhe ou du MMA.Encore plus loin, l'Yi Quan, pour ceux qui s'y dédient, nous montre comment bouger librement, sans limite, sans intention. Lever une main, faire un pas en avant, tout est Yi Quan et Yi Quan est tout.Pas de technique, toute technique, tout est inclus.

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Force et intention dans les arts martiaux internes

Souvent, les maîtres de Tai Chi, Xingyi ou Bagua répètent la même indication à leurs élèves : Song! Song, en traduction approximative, veut dire relaxation. Parfois, les enseignants vont revenir sur ce principe au point du paroxysme et l'élève peut, à force, croire que la relaxation est une sorte de clé magique qui ouvrira la porte vers la maîtrise.

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La recherche de la force

Pendant l'entraînement d'Yi Quan, une des préoccupations constantes du pratiquant est la recherche de la force. Dans ce contexte, la force n'est pas juste la contraction musculaire.

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Zhan Zhuang - le cœur d'Yi Quan

 

Yi Quan démarre et finit avec Zhan Zhuang, traduit comme la posture de l'arbre. On appelle cette méthode également la posture du pilier ou la méditation dynamique.

Pendant le maintien des postures, on ressent et on apprend comment notre corps fonctionne. Les muscles s'équilibrent, se renforcent, se connectent.

La posture s'améliore, la coordination augmente, on retrouve l'unité entre corps et esprit.

Même si, à l'extérieur, on semble immobile, à l'intérieur chaque muscle, chaque tendon, chaque cellule bouge, travaille, s'exprime. Sans se forcer on devient plus fort. Sans se presser on devient plus rapide. Sans le chercher, on évoque notre potentiel physique et mental.

Dans les positions on retrouve l'essence du mouvement. Ce qui paraît simple et anodin se montre comme une exploration sans fin.

L'esprit va jusqu'au bout de l'Univers et jusqu'à la dernière molécule vers le centre de notre corps. On est là et, pourtant, partout. Connecté en nous-mêmes, avec nous mêmes, avec les autres et avec tout ce qui nous entoure. 

Quand on pense avoir trouvé l'essence, elle nous échappe. Dès qu'on lâche prise, on trouve le Tout.

Dans l'Yi Quan, on démarre et on finit toujours par Zhan Zhuang, la posture de l'arbre, la méditation dynamique.